« A dangerous method » de D. Cronenberg
Film, 2011, où l’on voit une séance en marchant, entre le médecin Jung et sa patiente Spielrein, dans le parc du célèbre hôpital Burghölzli de Zürich. En temps normal il pratique sur 2 chaises, l’une derrière l’autre, lui assis derrière sa patiente, dans une pièce. Là, durant ce que l’on pourrait croire être une promenade, une situation particulière, côte à côte et en mouvement, créée par l’environnement, lui révèle le trouble de sa patiente.
Sabina Spielrein, une jeune femme souffrant d’hystérie, est soignée par le psychanalyste Carl Jung. Elle devient bientôt sa maîtresse en même temps que sa patiente. Leur relation est révélée lorsque Sabina rentre en contact avec Sigmund Freud…
Réalisé par le canadien David Cronenberg, ‘A dangerous method’ (2011, 93mn), tourné en Suisse, Autriche et Allemagne, d’après une pièce du dramaturge britannique Christopher Hampton qui s’est inspiré d’un roman de John Kerr, met face à face 2 psychiatres aux débuts de la psychanalyse : le protestant suisse alémanique Carl Gustav Jung (1875-1961) et le juif autrichien Sigmund Freund (1856-1939) au début du siècle dernier.
A Zürich en 1904, le médecin Carl Gustav Jung (interprété par le germano-irlandais Michael Fassbender), marié à une femme extrêmement riche, accueille dans l’hôpital qui l’emploie la russe Sabina Spielrein (la britannique Keira Knightley), une juive masochiste fort instruite, étudiante en médecine, qui a été humiliée pendant toute son enfance par un père pervers. Il décide de tenter de l’aider en pratiquant la guérison par la parole imaginée par Sigmund Freud (l’américano-danois Viggo Mortensen). Avec le temps et grâce aux sensibles progrès accomplis par sa patiente, il finit par lui proposer de devenir son assistante. En 1906, il se rend pour la toute première fois à Vienne pour y rencontrer Freud, qui voit rapidement en lui son possible successeur et lui confie l’un de ses patients (le français Vincent Cassel), un homme fantasque et névrosé, pervers et dangereux, qui va avoir une certaine influence sur Jung. A partir de là, les deux hommes ne vont cesser de correspondre et de se voir occasionnellement, à Zürich comme à Vienne (ils se rendront même ensemble aux Etats-Unis pour y porter la peste psychanalytique), mais la fermeture de Freud et l’ouverture de Jung ne vont-elles pas compromettre leur amitié ?
Ce formidable film sur l’instinct, l’intelligence et l’intuition qui voit trois hommes et une femme tenter de rendre leur liberté à ceux qui l’ont perdue, faisant ainsi évoluer une science alors encore nouvelle, est un étonnant jeu du chat et de la souris entre personnages assez pervers qui devient rapidement un choc destructeur et, forcément, à partir de là, régénérateur.