Tribune de l’Assurance : marche vers La Retraite
Pour vivre heureux sa retraite, mieux vaut s’y préparer
Retranscription de l’article de Florence Duflot, chef de rubrique Tribune de l’Assurance du 01/02/2017
Partenaire en retraite complémentaire et en protection sociale des professionnels de la culture, de la communication et des médias, le groupe Audiens les accompagne aussi au moment du passage à la retraite. Exemple choisi avec son action « Marche vers la retraite ».
Le groupe de protection sociale Audiens ne le dément pas. Les personnes qui travaillent dans les milieux de la culture, de la communication et de la presse s’investissent beaucoup dans leur métier. Lorsqu’elles approchent de la retraite, elles se questionnent et ont besoin d’être accompagnées. Ce passage n’est pas toujours facile à aborder ni à gérer. Se poser et réfléchir à la façon dont on va le préparer et construire de nouveaux projets de vie est la raison d’être d’une « Marche vers la retraite » que propose Audiens aux futurs retraités. Le stage s’étale sur deux jours dans le Perche Sarthois (regroupement de collectivités locales dans la Sarthe) qui se termine au lieu-dit « La Retraite ».
Une action originale qui a été lancée en 2013 par la direction de l’action sociale. Et qui s’inscrit dans le plan de prévention Agirc Arrco pour le bien vieillir. « Trois conditions doivent être réunies pour rester en forme et bien vieillir : maintenir le lien social, garder une activité intellectuelle et pratiquer une activité physique, affirme Henri Bignalet, directeur du pôle social & individus. Pour monter cette opération, nous avions été approchés à l’origine par un binôme, Philippe Castan, praticien de l’accompagnement et coach professionnel, et Olivier Lemire, écrivain voyageur. Nous avions été intéressés par leur concept de marches entrecoupées d’exercices et nous l’avons testé avant de le déployer. Nous y associons un membre du pôle social & individus de notre groupe, car il nous semble important que les participants puissent avoir un interlocuteur compétent à même de répondre à leurs questions d’ordre pratique, administratif et sur leur relevé de carrière. »
Durant deux jours, de 6 à 14 personnes, selon la taille du groupe, échangent tout en parcourant une douzaine de kilomètres par jour à pied pour atteindre le lieu-dit « La Retraite ». Le parcours est varié et vallonné, parsemé de prairies, bocages, de zones de culture, de bois… Cette marche ne représente aucune difficulté particulière. Simplement, il faut porter son sac à dos avec son pique-nique du premier jour et ses affaires personnelles pour la nuit et le lendemain. Les personnes habituellement sportives avalent les kilomètres sans s’en rendre compte. Les autres ressentent au pire des courbatures qui s’effacent après une douche ou un bain chaud et une bonne nuit de sommeil à l’étape du soir : un ancien moulin transformé en gîte et chambres d’hôtes, le Moulin Diverny près de Montmirail (Sarthe), qui accueille groupes et séminaires. Calme et confort assuré !
Des marches entrecoupées d’exercices…
Le trajet en train de la gare Montparnasse à La Ferté-Bernard (Sarthe), à peine deux heures, permet au coach professionnel et à l’écrivain voyageur d’évoquer leur parcours et d’expliquer leur rôle tout en déroulant le programme. Ensuite, chacun se présente et se voit remettre un carnet de route. Chaque personne est invitée à décrire ce qui lui paraît être une retraite heureuse, les atouts dont elle dispose pour la vivre pleinement et ce qu’elle attend de ces deux jours à venir. Puis, elle renseigne dans des tableaux sur une échelle de 1 à 10 son degré d’avancement quant à ses futures activités, futur lieu de vie, vie de famille, de couple, mode de vie et rôle social et développe un point évoqué dans l’un des tableaux sur lequel elle désire échanger.
A l’arrivée à La Ferté-Bernard, un taxi conduit le groupe à son lieu de départ, à l’orée d’un bois. Des échauffements physiques et étirements sont destinés à mettre en jambe les participants. Histoire aussi de les mettre dans le bain, Philippe Castan demande à chacun s’il se souvient de la première fois qu’il a marché et où. La première journée est ponctuée le matin de marches/exercices d’abord par deux. Chaque membre du binôme constitué confie par exemple librement à l’autre ce que la retraite lui évoque. Puis, l’autre partenaire en fait une synthèse et la présente au groupe. Une seconde séquence de marche par deux consiste avec un autre partenaire à retracer son parcours professionnel, analyser s’il a été mouvementé, jonché de ruptures ou plutôt linéaire sans à-coups ; puis à le dessiner et à le commenter devant le groupe. Aucun jugement n’est porté, mais les langues sont amenées à se délier et les échanges sont très riches. Chacun se prête au jeu avec plaisir et enthousiasme. L’ambiance est conviviale et décontractée. L’après-midi, une autre séquence de marche a lieu cette fois par trois sur la thématique de la liberté et de la responsabilité. Le marcheur du milieu fait part de son projet aux deux autres, qui pour l’un défend le principe de sa liberté et pour l’autre le principe de sa responsabilité. La difficulté consiste à trouver le juste équilibre.
…et de partages
Le dîner autour d’une table gourmande permet de poursuivre les échanges et de rencontrer le responsable retraite. Ceux qui le souhaitent peuvent prolonger la soirée en écoutant le récit de voyage poétique et humoristique de l’écrivain voyageur, Olivier Lemire, spécialiste des toponymes, diapos à l’appui. Celui-ci a parcouru plus de mille kilomètres à pied à travers la France, s’intéressant à l’histoire des lieux-dits traversés et de leurs habitants, de « la Vie » à la « Mort » en passant par « l’Inquiétude », « la Beauté », « la Conscience », « le Bonheur »… De quoi rêver toute la nuit.
Le deuxième jour, la marche du matin est libre et silencieuse. Elle fait halte au lieu dit « la Retraite » pour une pause photo et l’expression d’un premier ressenti. Après un déjeuner champêtre dans une auberge locale, un dernier jeu de rôle en extérieur par deux est proposé aux participants sur la thématique de l’accompagné et de l’accompagnant. L’un a les yeux bandés et doit marcher sur un terrain accidenté accompagné de son partenaire. Puis il change et se met dans la peau de l’accompagnant. Une façon de se reconnaître plus à l’aise dans l’une ou l’autre des situations et de s’avouer si l’on a besoin ou non d’un accompagnement pour franchir le pas de la retraite.
Depuis 2013, le groupe Audiens organise 5 à 6 marches vers la retraite par an avec en moyenne une dizaine de participants par groupe. Elles ont lieu en avril/mai et en septembre/octobre. Ceux qui s’inscrivent ont fait carrière dans le spectacle, l’audiovisuel, la communication, la télévision et la presse. D’où une variété de parcours et d’expériences professionnelles. « A l’issue de cette marche altruiste, faite de partages, les participants se disent ressourcés et énergisés pour entreprendre autre chose », observe Henri Bignalet. Ils portent un regard positif sur leur avenir même s’ils n’ont pas eu réponse à toutes leurs questions. En général, ils reviennent enchantés et la plupart demandent à garder le contact avec les groupes de marcheurs. » En 2015 par exemple, un rallye parisien leur a permis de se retrouver.
La « Marche vers la retraite » est financée sur les fonds sociaux du groupe Audiens au titre des orientations prioritaires. Une modeste participation de 50 € est demandée à chaque participant. De quoi en séduire encore bon nombre !