Le « Cheminogramme », un support d’expression de son chemin
Le Cheminogramme, médiateur entre vous et l’accompagnant
Revenir sur son parcours de vie d’une façon originale et sans trop de contenus, n’est pas chose aisée.
Partager ce parcours de façon rapide et efficace demande en principe temps et énergie.
Enfin explorer sa façon personnelle de cheminer et vers où orienter ses pas demande une approche précise.
Depuis plusieurs années, je propose le Cheminogramme à mes clients, ce travail sur la notion de cheminement. Il s’agit d’une expérience complète : corporelle, émotionnelle, graphique, symbolique, réflexive.
Le processus du Cheminogramme se déroule en plusieurs phases successives.
1ère phase : mettre en forme, dans une expression non verbale, avant la marche accompagnée
J’envoie des consignes au client. Il met en forme de façon graphique sur un support (papier, carton, tablette, etc.), son chemin de vie personnel ou professionnel. Dans un premier temps depuis un « début » jusqu’à « Ici et maintenant ».
Principalement, il s’agit d’être attentif à la forme de son chemin. Large ou étroit, épais ou fin, rectiligne ou sinueux, délié ou accidenté, interrompu ou continu, un ou multiple, etc. et de le restituer.
Il peut aussi être pertinent d’y faire figurer différentes balises qui se sont trouvées sur leur chemin. Eventuellement des personnes, des évènements, des lieux, des objets, etc. et de leur donner également une forme.
Enfin, certaines personnes trouvent judicieux de faire figurer la météo autour de certaines parties de leur chemin. Je les y invite.
Les clients viennent marcher avec la première phase de ce Cheminogramme et de quoi compléter, modifier (crayons, gommes, feutres, etc.).
Ce travail préparatoire est annoncé comme personnel et non divulgué, jusqu’à la marche. Ce dernier point est particulièrement valide pour les membres d’un couple ou d’un groupe qui vont marcher ensemble.
Phase 2 : partager en marchant accompagné
Arrive le moment dans l’itinérance où les conditions sont réunies pour travailler cette matière préparée (météo correcte, parcours permettant la place pour un côte-à-côte, etc.). J’invite alors la personne à prendre le support et elle m’en expose les éléments qu’elle souhaite, tout en marchant ensemble. Alors certains choisiront en priorité le récit, d’autres le pourquoi des formes, des symboles, etc.
La relation au travers du partage de ce médiateur, de ce support, tout en marchant peut se déployer. A ce moment-là, je peux m’engager dans mes ressentis, mes compréhensions, etc. Le client revisite son chemin en exprimant. L’essentiel du travail s’effectue dans les décalages entre ce qui est dessiné et dit par le client d’une part, et d’autre part dans ce que je vis « entre » ce que je vois et ce que j’entends.
En fin d’échange, je m’attarde sur Ici et Maintenant, et « ce qui se passe depuis que nous avons démarré l’itinérance ». En fin de séance, je précise que je vais lui demander de trouver un temps pour mettre en forme le chemin entre Ici et Maintenant et « la fin du chemin » (le haut de la page).
La séance du jour s’arrête là, la personne marche seule et poursuit son assimilation, tout en commençant à construire une représentation de la suite.
Phase 3 : poursuivre le chemin
Le lendemain ou le jour suivant, nous démarrons la séance de la même façon : faire sortir le support, présenter, partager.
Jusqu’ici, dans 99% des cas, le dessin de la suite diffère nettement de celui du « chemin jusqu’ici ». Cette différence traduit les projections, objectifs, buts, demandes du client, ainsi que l’assimilation du travail de clarification et priorisation qui est en cours pendant l’itinérance.
Phase 4 : la marche accompagnée, en aveugle
Je fais revenir le client dans la représentation du support de son chemin « à partir de maintenant ». Je pose que nous allons pratiquer « réellement » la métaphore de « je m’avance sur un chemin que je ne connais pas encore, je ne sais pas encore où je vais ». Le client va porter un bandeau sur les yeux et je vais assurer la sécurité et l’accompagner.
Un temps de régulation, de transaction, de « contrat », va avoir lieu sur la meilleure façon pour le client d’être accompagné par moi une fois les yeux bandés. Les postures qui lui semblent justes étant trouvées, nous nous mettons en marche, le client trouve son rythme, sa façon de cheminer.
Je lui propose de plus en plus d’autonomie, jusqu’à me détacher de lui et me positionner en face, en marche arrière . Je peux ainsi me synchroniser et syntoniser sur cette posture. En expérimentant ce que je vis, je propose au client des modifications de posture pour encore gagner en fluidité et autonomie.
Je vérifie avec lui son niveau de confort, puis lance un expérientiel avec ce qui émerge. Ainsi il peut « s’autoriser à » tester quelque chose de nouveau « puisqu’il est accompagné ». Ce peut être éventuellement en lien avec le dessin (choix entre plusieurs chemins, risques sur le chemin) et/ou ce que nous avons déjà mis en dialogue.
Quoi qu’il en soit je l’accompagne dans cet expérientiel, dans l’amplification, toujours en assurant la sécurité. Car ma priorité est dans la facilitation de l’expérience de vivre de la façon la plus complète l’Ici et Maintenant (sensations, émotions, sens).
Conclusion :
En sortie de cycle, nous nous sommes arrêtés et je demande à la personne de retirer le bandeau. J’ai une attention particulière à laisser le temps nécessaire à son re-contact avec l’environnement : souvent la personne veut vérifier le chemin qu’elle vient de parcourir, valider qu’elle a bien marché ce qu’elle a vécu en quelque sorte. Cette expérience peut durer de quelques minutes à plus d’une heure, en fonction des personnes.
En l’absence de vue, les autres sens sont particulièrement stimulés (perception et proprioception)
J’incite le client à faire part de ce qui lui reste de l’expérience, en dépliant au maximum son Ici et Maintenant.